VTC : comment se verser un premier salaire ?

16 juin 2020

Si vous venez de démarrer une activité de chauffeur VTC ou que vous êtes sur le point de le faire, vous vous posez certainement la question essentielle du salaire. Sachez que votre rémunération dépend principalement de la manière dont vous exercez votre activité de chauffeur. En effet, le choix de votre structure juridique, les taxes qui y sont liées ainsi que les frais annexes sont autant d’éléments à prendre en compte. Retrouvez ci-après toutes nos précisions.

Des salaires liés au statut du chauffeur VTC

Il existe deux façons d’exercer dans le secteur du VTC, soit en indépendant, soit en tant que salarié.

Ici, nous allons nous attarder sur le cas du chauffeur privé indépendant. Plusieurs options s’offrent à lui. Tout d'abord, il peut choisir de créer une entreprise individuelle, en adoptant ainsi le statut de micro-entrepreneur. Sinon, il peut créer une société unipersonnelle.

Les salaires du chauffeur micro-entrepreneur

Par entreprise individuelle, on désigne l’auto-entreprise ou micro-entreprise. Elle offre une simplicité des démarches et peut être créée rapidement sans formalités nécessaires. Une déclaration suffit sans qu'il soit nécessaire de rédiger des statuts. Une condition pour prétendre à la micro-entreprise est de ne pas dépasser un chiffre d’affaires de 176 200 € pour une activité commerciale, et 72 500 € pour des prestations de services. Ces plafonds sont ceux applicables en 2020, ils sont susceptibles d’être réévalués chaque année.

Avoir une entreprise individuelle n’est pas la même chose que de passer par l'étape de création d'entreprise en tant que telle. Déjà, parce que son régime est simplifié et ouvert à tous et aussi, car elle est une extension de la personne qui la crée. Vous exercez votre propre activité et les bénéfices que vous générez vous appartiennent.

Ainsi, le versement d’un salaire est simple car il sera constitué du chiffre d’affaires que vous obtiendrez, auquel il faudra, bien entendu, retirer l’ensemble des cotisations sociales à payer.

La rémunération dans le cas d’une création de société

Nombreux sont ceux qui créent une SASU, société par actions simplifiées unipersonnelle. Celle-ci a l’avantage d’offrir une responsabilité limitée à son créateur. Ainsi, vous protégez votre patrimoine personnel, car votre responsabilité sera limitée au montant des biens affectés. C'est le cas également si vous décidez de créer une EURL, entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée. À l’inverse, le statut de micro-entrepreneur n’offre pas cette possibilité.

En choisissant la création d’entreprise, vous devenez dirigeant mais aussi associé unique. Pour vous verser un salaire, vous avez deux solutions. En tant que dirigeant, vous pouvez vous verser une rémunération. Néanmoins, n’oubliez pas que vous aurez des cotisations sociales aussi à payer. Nous développons ce sujet dans le prochain paragraphe.

D'autre part, vous pouvez choisir de vous verser des dividendes grâce à votre rôle d'associé unique. Toutefois, la distribution de dividendes n’intervient, en principe, qu’une seule fois par an.

Enfin, sachez qu'en optant pour la création d'une SASU ou d'une EURL, votre chiffre d'affaires ne sera pas plafonné.

La fiscalité et les cotisations sociales

Quel que soit votre statut juridique, vous serez assujetti à l’impôt et aurez des prestations à payer. Ces différentes taxes et dépenses influeront directement sur le montant de votre salaire. C’est pourquoi, nous vous conseillons de prendre le temps d’analyser la fiscalité de chacun des cas.

Les charges et la fiscalité du chauffeur micro-entrepreneur

Le patrimoine personnel du micro-entrepreneur est confondu avec celui de son entreprise. C’est pourquoi, il est imposé au titre de l’impôt sur le revenu.

Dans ce cadre, il possède deux options :

  • l’imposition sur le revenu classique : le chauffeur doit inscrire son chiffre d’affaires dans sa déclaration annuelle ;

  • le prélèvement libératoire : c’est une sorte de prélèvement à la source. Lors de la déclaration mensuelle ou trimestrielle, un prélèvement correspondant à un pourcentage supplémentaire au titre de l’impôt sur le revenu sera effectué. Ainsi, le chauffeur micro-entrepreneur règle simultanément l’impôt sur le revenu et les cotisations sociales. Cette option est cependant soumise à certaines conditions de revenus.

Il est important de savoir également que l’imposition, au titre des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu, se base sur le chiffre d’affaires et non sur les bénéfices réalisés. Il est donc impossible pour un micro-entrepreneur de déduire ses frais professionnels. Ainsi, l’ensemble des frais liés, par exemple, à la voiture, son entretien, ses réparations éventuelles, ne sont pas déductibles. Ce paramètre est très important à prendre en compte dans les simulations de salaire que vous pourriez effectuer.

En outre, le conducteur privé ne facture pas de TVA à ses clients. La réciproque est donc qu’il ne pourra pas non plus la déduire de ses frais.

Enfin, sachez qu’il n’est pas possible, en principe, de déduire le montant de la commission prélevée par la plateforme sur laquelle le chauffeur est inscrit. Néanmoins, l’administration fiscale se pose la question de modifier ce paramètre, mais pour le moment, aucun verdict juridique n’a été rendu.

L’ensemble de ces données influeront sur le montant du salaire. Les taxations, qu’elles soient sociales ou d’exploitation, restent relativement importantes pour un micro-entrepreneur.

Les charges et la fiscalité du chauffeur VTC en SASU

Contrairement au micro-entrepreneur, le dirigeant pourra déduire ses frais professionnels de son chiffre d’affaires. Il ne sera alors imposé que sur les bénéfices effectivement réalisés.

Par ailleurs, il pourra récupérer la TVA qu’il règle. Autrement dit, le montant de TVA dont il s’acquitte pour acheter des biens ou prestations nécessaires à son activité pourra être déduit sur les recettes qu’il aura encaissées. Un conducteur dans le secteur du VTC est amené à réaliser des investissements importants dans le cadre de son activité, tel que l’achat d’un véhicule. C’est donc un réel avantage de pouvoir déduire ses frais professionnels dans ce cas.

Nous l’avons vu précédemment, le dirigeant associé peut choisir de se rémunérer par un salaire, par des dividendes ou cumuler les deux. S’il choisit la première option, il sera affilié au régime général de la Sécurité sociale. Il devra alors s’acquitter de l’ensemble des cotisations sociales sur sa rémunération, comme pour n’importe quel salaire.

L’avantage d’opter pour le versement de dividendes réside dans le fait d’éviter de payer des cotisations sociales. Sachez cependant qu’une seule partie des dividendes en est exonérée. Par ailleurs, cette absence de cotisations signifie aussi d’être privé de prestations sociales comme la retraite, la maladie. Enfin, les dividendes sont distribués en fin d’exercice et en principe qu’une seule fois dans l’année.

En cumulant un salaire et le versement de dividendes, le président bénéficie d’une couverture sociale. Il peut choisir de se verser un salaire minime afin de diminuer le taux des cotisations et de la base imposable. C’est une première piste intéressante pour optimiser son salaire.

Vous souhaitez en savoir plus sur vos finances ? Consultez notre article dédié et sollicitez-nous en cas de besoin.

Salaire dans le secteur du VTC : les optimisations possibles

Outre les optimisations fiscales possibles et le fait de comprendre que votre salaire dépendra directement de votre statut, il est bon de souligner qu’à la différence des taxis, les chauffeurs privés se déplacent seulement s’ils ont reçu une réservation. Ils ont d’ailleurs l’interdiction de rester sur la chaussée en attendant un client. Dès lors, une solution pour maîtriser vos revenus est de bien organiser vos courses. En effet, vous éviterez de perdre du temps en vous arrangeant pour que la fin d’une course coïncide avec le début d’une autre.

L’investissement financier pour un indépendant est plus important que pour un salarié. Il est donc nécessaire de maîtriser les frais supplémentaires liés à la création entreprise et à l’achat de votre véhicule. De votre stratégie dépendront vos revenus. Le choix de la plateforme sera tout aussi déterminant pour vous assurer une clientèle rapidement.

Enfin, soyez créatifs. En effet, plus vous proposez une offre différente et pertinente de celles de vos concurrents, plus vos clients se souviendront de vous.

L’obligation de s'assurer

En plus de la fiscalité et des frais annexes liés à votre véhicule n’oubliez pas d’ajouter le coût de l’assurance. Celle-ci est obligatoire depuis le 1er octobre 2014. En effet, il est impératif de détenir une responsabilité civile professionnelle, et une assurance automobile couvrant l’activité de transport à titre onéreux.

Un chauffeur privé détient une responsabilité envers ses clients. La responsabilité de les amener à l’endroit souhaité, en toute sécurité, sans détériorer leurs biens personnels, par exemple. S’assurer sert avant tout à vous protéger contre les dommages qui pourraient survenir.

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