8 mars 1999

Accord du 8 mars 1999 sur les priorités de formation dans diverses branches des industries alimentaires

Agricoles et alimentaires : industries
TI
BROCH 3128

Texte de base

Accord du 8 mars 1999
ANNEXE I
en vigueur étendue

des industries alimentaires signataires

Fédération française des industriels charcutiers, traiteurs et transformateurs de viandes.

Syndicat national de l'industrie et du commerce du café (SNICC).

Syndicat national des fabricants de bouillons et potages.

Fédération des industries condimentaires de France.

Syndicat national des fabricants de vinaigres.

Syndicat national des transformateurs de poivres, épices, aromates et vanille.

Syndicat du thé et des plantes à infusion.

Chambre syndicale des torréfacteurs de café de France.

Fédération nationale des syndicats de confituriers et conserveurs de fruits.

Fédération française des industries d'aliments conserves.

Union syndicale nationale des exploitations frigorifiques.

Chambre syndicale des fabricants de levure de France.

L'Alliance 7.

Syndicat français des fabricants de café soluble.

Syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires de France.

Syndicat national de l'industrie de la chicorée.

Fédération nationale de l'industrie laitière.

Syndicat des fabricants industriels de glaces, sorbets et crèmes glacées.

Confédération nationale de la triperie française.

Fédération nationale des exploitants d'abattoirs, prestataires de services.
Préambule
en vigueur étendue

Considérant que l'accord national du 21 décembre 1993 relatif à la formation professionnelle dans diverses branches des industries alimentaires prévoit que les parties signataires se réunissent à l'expiration d'une période de 5 ans pour examiner les modifications qu'elles estimeraient nécessaires d'apporter à cet accord,

Les parties signataires, désireuses de prolonger les actions entreprises dans le cadre de cet accord et de donner une impulsion nouvelle à la formation professionnelle dans leurs branches, après avoir procédé à un bilan des actions réalisées depuis 1993, ont fixé les priorités de formation suivantes pour les 5 années à venir.

Elles conviennent que le présent texte est un accord-cadre complétant les dispositions de l'accord de 1993 en prenant en compte ses priorités d'actions et de publics dans un but d'adaptation, de développement et de perfectionnement permanent des connaissances des salariés (élévations des compétences des salariés, animation, conduite des hommes, transmission des connaissances, meilleure connaissance de l'entreprise et de son environnement...).

Elles rappellent le rôle particulier dévolu :

- aux branches professionnelles, dans le cadre de leurs commissions paritaires nationales respectives, dans l'élaboration, la détermination et la mise en oeuvre des politiques de formation, notamment en ce qui concerne les CQP et les qualifications ;

- à la commission nationale paritaire interalimentaire de l'emploi conformément au titre VIII de l'accord national interprofessionnel du 3 juillet 1991 ;

- à l'AGEFAFORIA pour la mise en oeuvre des actions relatives aux politiques de formation telles que définies par les signataires.
Recommandations.
ARTICLE 1
en vigueur étendue

Les partenaires sociaux affirment la nécessité pour les employeurs et les salariés de s'investir dans la formation professionnelle continue afin d'élever le niveau de qualification des salariés, de favoriser les évolutions professionnelles, de développer des compétences nouvelles et d'améliorer la compétitivité des entreprises.

Ils réaffirment leur attachement au développement de plusieurs types d'actions de formation initiale ou continue entamées dans le cadre du précédent accord, notamment celles concernant le développement des certificats de qualification professionnelle, de l'apprentissage, du capital de temps de formation et le recours à des partenaires avec les pouvoirs publics (convention de coopération, accord-cadre de développement de l'apprentissage, engagement de développement de la formation).

Ils rappellent l'importance qu'ils attachent à l'élaboration de programmes pluriannuels de formation et au respect des dispositions prévues dans l'accord du 21 décembre 1993 quant aux informations fournies à la commission de formation ou au comité d'entreprise ou d'établissement ou à défaut aux délégués du personnel.

Conformément à la délibération de la commission paritaire interalimentaire de l'emploi du 30 octobre 1996 relatif à l'application de l'article 4 du chapitre IV de l'accord du 21 décembre 1993, ils rappellent les possibilités offertes par cet accord aux membres de la commission formation, lorsqu'elle existe ; aux membres du comité d'entreprise ; aux délégués du personnel, uniquement en l'absence de comité d'entreprise ; ainsi que, dans l'esprit du texte, aux représentants syndicaux au comité d'entreprise et aux délégués syndicaux, d'une formation spécifique de 5 jours, imputable sur le plan de formation dont ils ne peuvent bénéficier qu'une seule fois quel que soit le nombre de leurs mandats.
NOTA : Arrêté du 19 octobre 1999 art. 1 : Le quatrième alinéa de l'article 1er est étendu sous réserve de l'application de l'article R. 950-4 du code du travail.
Priorités.
ARTICLE 2
en vigueur étendue

Les signataires soulignent les orientations complémentaires de formation suivantes pour les années 1999 à 2004 :

- formation tout au long de la vie professionnelle ;

- égalité d'accès des hommes et des femmes à la formation professionnelle ;

- formation et co-investissement ;

- l'entreprise apprenante et l'insertion professionnelle des salariés dans l'entreprise ;

- développement de la formation dans les petites et moyennes entreprises ;

- accroître la pluriannualité des formations et/ou des plans de formation ;

- les compétences professionnelles, les nouveaux métiers ;

- enseignements professionnels et enseignement supérieur.
Formation tout au long de la vie professionnelle.
ARTICLE 3
en vigueur étendue

Les parties signataires s'engagent à favoriser les formations et les méthodes qui renforcent les capacités d'évolution, d'adaptation au changement et d'autonomie des salariés. Les branches signataires s'engagent à mettre en oeuvre des moyens qui permettent de développer l'autonomie de l'apprenant afin qu'il devienne acteur de son évolution.

La réduction du temps de travail résultant de la loi pourra être l'occasion pour les entreprises et leurs salariés de développer des formations débouchant sur des validations d'acquis professionnels et/ou des diplômes qui sont ou pourront être, à l'initiative des partenaires sociaux, reconnus dans les conventions collectives.

L'individualisation des parcours de formation sera développée par les partenaires sociaux ainsi que l'évaluation des pré-acquis et pré-requis comme moyen de parvenir à cette individualisation.

L'intervention de formateurs hors ou dans l'entreprise sera encouragée afin d'accroître le recours aux NTCI (nouvelles technologies de communication et d'information), de renforcer l'autonomie des salariés et de leur permettre d'appliquer leurs connaissances acquises dans des environnements variés.

Les branches professionnelles et l'AGEFAFORIA informeront les entreprises et les salariés des possibilités existantes dans ce domaine. La construction de méthodes communes de validation des compétences acquises, notamment par les CQP, sera encouragée au niveau interbranches (CNPIE et AGEFAFORIA).
Egalité d'accès des hommes et des femmes à la formation professionnelle.
ARTICLE 4
en vigueur étendue

Les actions de formations sont accessibles à tous les salariés sans distinction de sexe ou d'âge. Le comité d'entreprise ou, à défaut, les délégués du personnel, veillent à ce que l'accès à la formation des différentes catégories de personnels ait lieu de manière équitable. Le cas des salariés n'ayant pas suivi de formation durant cinq ans fera l'objet d'un examen spécial.

Une attention particulière sera portée aux salariés à temps partiel afin qu'ils puissent avoir accès à la formation.
Formation et co-investissement.
ARTICLE 5
en vigueur étendue

Dans le cadre des textes régissant le co-investissement (loi du 31 décembre 1991, accord interprofessionnel du 3 juillet 1991 et son avenant du 5 juillet 1994) et des possibilités ouvertes par les accords sur l'aménagement réduction du temps de travail, les branches professionnelles définiront les conditions de mise en oeuvre du co-investissement et chercheront à développer des modes d'organisation du temps de formation faisant notamment appel à des dispositifs nouveaux permettant l'autoformation et la formation à distance.

Dans la mesure du possible, ces formations prendront en compte les demandes formulées par les salariés.
L'entreprise apprenante et l'insertion professionnelle des salariés dans l'entreprise.
ARTICLE 6
en vigueur étendue

Les entreprises seront invitées à mettre en oeuvre des dispositifs de développement des qualifications et des compétences pour leurs salariés, notamment pour les nouveaux salariés et les jeunes (formation de formateurs, tutorat pédagogique, maîtres d'apprentissage).

A la demande des branches, l'AGEFAFORIA informera les entreprises des dispositifs existants, elle favorisera l'accès aux nouvelles technologies d'acquisition des connaissances. Elle assurera une mission d'information sur les métiers auprès des jeunes et des organismes chargés de leur orientation et de leur insertion afin d'améliorer l'adéquation entre la demande de la profession et l'offre.

A la demande des partenaires sociaux des branches, l'AGEFAFORIA mettra en oeuvre les politiques d'insertion et de qualification qu'ils auront déterminées.
Développement de la formation dans les petites et moyennes entreprises.
ARTICLE 7
en vigueur étendue

Les parties signataires entendent encourager le développement de la formation des salariés de ces entreprises.

Cela implique :

- de les accompagner dans leurs projets par la mise en oeuvre d'actions portant sur l'aide et le conseil ;

- de porter à leur connaissance les dispositifs d'aides publiques à la formation ;

- de les amener à élaborer des plans de formation qui traduisent une politique affirmée construite et stratégique de l'entreprise en matière de production de compétences.

Les services de l'AGEFAFORIA, en liaison avec les branches professionnelles, se mettront à la disposition des entreprises pour identifier leurs besoins, les aider dans l'élaboration de leur plan de formation et mettre en place des actions de formation adaptées à leur taille.

Ils rechercheront auprès des pouvoirs publics les moyens nécessaires au renforcement de leurs politiques de formation.
Accroître la pluriannualité des formations et/ou des plans de formation.
ARTICLE 8
en vigueur étendue

Afin de permettre aux entreprises et à leurs salariés de mieux anticiper et accompagner les évolutions d'organisation et de technologie, les parties signataires soutiendront les initiatives des entreprises en matière d'ingénierie de formation pluriannuelle et/ou de plan de formation pluriannuel.

Elles favoriseront les réflexions paritaires sur les compétences et la formation qui s'inscrivent dans la durée et sont intégrées à la stratégie de l'entreprise.

Pour ce faire, elles encourageront les dispositifs mis en oeuvre par l'AGEFAFORIA et visant à une meilleure articulation des fonds mutualisés et des concours publics nationaux, régionaux et européens.
Les compétences professionnelles, les nouveaux métiers.
ARTICLE 9
en vigueur étendue

Les parties signataires entendent développer des réflexions prospectives sur l'évolution des métiers, des qualifications et des compétences afin de faire face aux défis auxquels le secteur est confronté tant au niveau national qu'international.

Lorsque ces réflexions auront eu lieu, elles encourageront la prise en compte de leurs conclusions dans les entreprises.

La commission nationale paritaire interalimentaire de l'emploi se constituera en observatoire des compétences et des métiers qui pourra confier diverses missions à l'AGEFAFORIA.
Enseignements professionnels et enseignement supérieur.
ARTICLE 10
en vigueur étendue

La nécessité de renforcer les niveaux de qualification et le professionnalisme des salariés du secteur, d'accroître le niveau d'encadrement conduira les branches signataires à se rapprocher des instances nationales et régionales ayant des responsabilités dans le domaine de l'enseignement.

Cette demarche a été entamée au moyen de conventions de coopération avec les ministères de l'éducation nationale et de l'agriculture. Elle sera poursuivie en particulier en direction des instances d'enseignement supérieur afin de pallier le sous-encadrement structurel des entreprises du secteur.

Dans cet esprit, seront notamment développées des actions de coopération afin :

- d'anticiper les évolutions des métiers du secteur et les besoins de formation correspondants ;

- de participer à l'information des enseignants et des étudiants sur le secteur ;

- de développer les formations par alternance et apprentissage ainsi que la validation des acquis professionnels et la recherche d'une harmonisation entre les certificats de qualification professionnelle du secteur et les unités de valeur des diplômes nationaux.

Textes Extensions

ARRETE du 19 octobre 1999
ARTICLE 1, 2, 3
en vigueur non-étendue

Article 1er

Sont rendues obligatoires, pour tous les employeurs et tous les salariés compris dans le champ d'application de l'accord national professionnel du 21 décembre 1993 sur la formation professionnelle concernant diverses branches des industries agroalimentaires, mais à l'exclusion du secteur des industries avicoles (code NAF 15.1 C), les dispositions de l'accord du 8 mars 1999 (Priorités de formation) conclu dans le cadre de l'accord national professionnel susvisé.

Le quatrième alinéa de l'article 1er est étendu sous réserve de l'application de l'article R. 950-4 du code du travail.

Article 2

L'extension des effets et sanctions de l'accord susvisé est faite à dater de la publication du présent arrêté pour la durée restant à courir et aux conditions prévues par l'accord précité.

Article 3

Le directeur des relations du travail est chargé de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Nota. - Le texte de l'avenant susvisé a été publié au Bulletin officiel du ministère, fascicule Conventions collectives n° 99-30 en date du 3 septembre 1999, disponible à la Direction des Journaux officiels, 26, rue Desaix, 75727 Paris Cedex 15, au prix de 45,50 F (6,94 Euro).