Coursiers à vélo : faites le point sur vos finances !

30 septembre 2019

Quelle rémunération pour un coursier à vélo ?

Depuis quelques années se développe un nouveau service de proximité permettant d’effectuer des livraisons entre entreprises et particuliers. Le métier de coursier à vélo permet ainsi, par l’entremise de plateformes spécialisées, de gagner des revenus intéressants, à condition d’en faire une activité parallèle à un travail salarié. La plupart des professionnels se déclarent ainsi sous le régime du micro-entreprenariat, pour bénéficier d’une relative indépendance et pour limiter les charges administratives. Il existe à l’heure actuelle diverses plateformes auxquelles le micro-entrepreneur peut choisir d’adhérer. La rémunération est condition de la plateforme choisie, mais est également dépendante de plusieurs autres facteurs, comme l’aménagement du temps de travail – en d’autres termes, le nombre d’heures travaillées.

Certaines plateformes donnent une certaine liberté d’entreprendre à leurs travailleurs. On pense notamment à UberEats qui permet aux coursiers à vélo de travailler où et quand ils le souhaitent, sans avoir recours à un planning ou une zone de couverture définie. L’entrepreneur est susceptible de travailler 7j/7 et 24h/24, il lui suffit simplement de se connecter à l’application pour consulter les courses disponibles dans un secteur donné. Des virements sont possibles sur le compte bancaire du principal intéressé, et ce de manière hebdomadaire. Chaque course est payée entre 4 et 9 euros selon le nombre de kilomètres effectués.

Les coursiers débutants peuvent avoir envie de bénéficier d’un environnement de travail encadré et d’une rémunération plus attractive pour commencer. Ainsi, des plateformes telles que Stuart permettent de bénéficier d’une rémunération équivalente à 9 euros de l’heure. Cette rémunération est susceptible d’évoluer selon le nombre de kilomètres effectués. Le coursier est affecté à un zonage particulier par quartier, et bénéficie d’une couverture intégrale sous la forme d’une responsabilité civile. Une situation idéale pour commencer en toute sécurité.

Pour les entrepreneurs à la recherche d’une solution plus rentable, on aura tendance à recommander l’inscription sur une plateforme comme Foodora. La plateforme propose ainsi une rémunération fixe équivalente à 7,50 euros de l’heure. Une rémunération susceptible d’évoluer les trois derniers jours de la semaine, passant ainsi à 11,50 euros de l’heure. A ceci, il est possible d’ajouter 2 à 4 euros par course. L’organisation du planning tient compte des disponibilités de chacun, et la rémunération est mensuelle.

Gérer ses revenus

Le coursier à vélo, quel que soit son statut, doit être en mesure de gérer ses revenus au quotidien. Il a non seulement obligation d’effectuer une déclaration de son chiffre d’affaires, mais il doit également tenir un livre des recettes et des dépenses. Dans l’idéal, on conseillera l’utilisation d’un logiciel comptable pour faciliter les démarches déclaratives, et selon le régime d’imposition. Enfin, l’ouverture d’un compte bancaire professionnel ou séparé des revenus personnels peut se révéler indispensable, voire obligatoire selon l’évolution de la législation.

Compte bancaire dédié

Le statut d’auto-entrepreneur étant allégé, les obligations comptables sont simplifiées. On veillera simplement à respecter deux obligations essentielles : la tenue d’un livre des recettes et l’établissement d’un compte bancaire dédié. Pour ce qui concerne le livre des recettes, il se présentera le plus souvent sous la forme d’un document comptable permettant le report des recettes encaissées durant l’année. L’administration fiscale impose la création d’un tel document pour mener à bien l’ensemble des contrôles nécessaires. Le compte bancaire dédié, quant à lui, peut être de nature professionnelle ou dédié à l’activité. Le principal est de séparer les activités bancaires personnelles des mouvements bancaires d’une autre nature.

Pour apprendre à bien gérer ses revenus en tant que coursier à vélo, il convient de déterminer les contraintes inhérentes au statut choisi. La plupart du temps, le coursier est déclaré sous le régime de la micro-entreprise mais il peut également dépendre du régime micro-BRIC. Dans le cas d’une micro-entreprise, l’entrepreneur dépend du statut des Bénéfices Industriels et Commerciaux – ou BIC. Le code NAF associé à ce régime est généralement NAF 5320Z – Autres activités de poste et de courrier. Les déclarations sociales et fiscales se font généralement de façon mensuelle ou trimestrielle selon les cas. Ce statut limite cependant le chiffre d’affaires annuel à hauteur de 70 000 euros HT par an – notons que ce seuil était fixé à 33 200 euros HT avant le 1er janvier 2018. Dans certains, et en cas de franchissement de seuil de la TVA qui s’établit autour de 33 200 euros HT, l’entrepreneur est être amené à déclarer la TVA.

Au contraire du statut de micro-entrepreneur, le statut micro-BIC impose d’effectuer les déclarations à N+1. Pour cela, il devra se reporter à la déclaration sociale des indépendants annuelle (DSI), ainsi qu’à la déclaration annuelle 2042 C-PRO pour laquelle il renseignera son chiffre d’affaires. A noter que l’option du versement libératoire n’est ici plus disponible.

Démarches obligatoires

Facturation, URSSAF, Impôts, CAF : Quelles sont les démarches obligatoires ? Le futur entrepreneur coursier devra en passer par plusieurs démarches obligatoires avant de pouvoir effectivement exercer son activité. Parmi ces démarches, il lui faudra nécessairement créer son entreprise de même qu’une plateforme de travail et s’y associer – parmi ces plateformes, Deliveroo, Stuart, Foodora ou encore Ubereats. Ensuite, il lui faudra choisir son moyen de transport, qui peut être un vélo mais aussi un scooter ou une motocyclette. La possession d’un téléphone mobile de type smartphone constitue également un impératif, puisqu’il faudra être en mesure de se connecter à l’application de la plateforme et visualiser les trajets à accomplir chez les clients. Enfin, le choix d’un statut juridique est indispensable. Le plus utilisé des statuts reste celui de micro-entrepreneur, mais il en existe d’autres. Le futur coursier pourra ainsi choisir d’exercer en SASU – pour Société par Actions Simplifiées Unipersonnelle ou encore en EURL – pour Entreprise Unipersonnelle à responsabilité limitée. A noter que le fonctionnement d’une EURL est très proche de celui d’une SARL. La seule différence réside dans le fait qu’une EURL ne requiert qu’un seul associé pour fonctionner.

Le statut d’auto-entrepreneur est le plus simple, car c’est celui pour lequel le futur entrepreneur aura le moins de démarches administratives à accomplir au moment de l’inscription. Il sera seulement demandé de remplir un formulaire de déclaration de début d’activité, à envoyer à la Chambre du Commerce et de l’Industrie du département concerné – en plus de quelques pièces justificatives. La création d’une auto-entreprise donne ensuite droit à l’obtention d’un numéro matricule de type SIREN.

Comment payer ses cotisations sociales ?

Pour déclarer ses revenus et payer ses charges sociales, l’entrepreneur devra idéalement se rendre sur le site de net-entreprises, qui regroupe l’ensemble des services de déclarations en ligne pour les entrepreneurs. Lors d’une première connexion, il sera nécessaire de créer un compte. Le professionnel devra dès lors renseigner son numéro de SIRET obtenu lors de la création de l’entreprise – on peut le trouver sur le document reçu préalablement par l’INSEE suite à l’enregistrement de la société. Il devra ensuite renseigner son nom, prénom, numéro de téléphone de même que son adresse mail. Si un compte à déjà été créé auparavant, il suffit simplement de se connecter avec ses identifiants. Lorsque le moment est venu, un espace « Micro-Entrepreneur – Déclaration Micro-Entrepreneur » s’affiche dans le compte personnel, sur lequel il suffit de cliquer pour effectuer les démarches. La plupart du temps, l’entrepreneur sera tenu de remplir la case « Chiffre d’affaires des prestations de services commerciales ou artisanales », en établissant le cumul des revenus obtenus sur toutes les plateformes. Le montant des charges à payer sera automatiquement répercuté dans la case 516 – Prestations de services commerciales ou artisanales. C’est précisément sur cette ligne que l’on peut retrouver le taux de cotisation. La ligne « Montant à payer » indique ensuite le montant total des charges qu’il revient ensuite de valider, après avoir choisi un moyen de paiement.

Est-ce qu’un coursier doit payer la CFE ?

Chaque année vers le mois de mai, l’entrepreneur devra se rendre sur son espace personnalisé sur le site des impôts, pour y soumettre ses revenus. A noter également l’existence de la Cotisation Foncière des Entreprises (ou CFE) à régler généralement autour de mois de décembre. Le paiement de la CFE est cependant soumis à quelques exceptions. Par exemple, l’entrepreneur n’aura pas besoin de s’en acquitter durant la première année de l’activité. De même, lorsque le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 5000 euros, l’exonération est maintenue. Il s’agit-là d’un avantage certain pour tous les étudiants en recherche d’un complément de revenus. Pour connaître le montant de la CFE selon le lieu de l’activité, il convient d’ouvrir un espace professionnel sur le site des impôts, ceci avant la fin du mois de novembre.